Plus de 80% de la pollution marine est d’origine terrestre. Le ruissellement des eaux de pluie participe grandement à ce phénomène que personne n’avait encore cherché à combattre efficacement. Jusqu’à l’invention du système D’Rain par une start-up marseillaise, Green City Organisation. Le dispositif doit être installé dans le Vieux-Port mi-septembre, à titre expérimental
Depuis que les communes littorales ont l’obligation de surveiller la qualité de leurs eaux de baignade, l’orage de fin de saison est devenu la hantise des autorités, particulièrement à Marseille. Parce qu’en lessivant les sols après une longue période sans pluie, les trombes d’eau emmènent en effet avec elles toute une collection de polluants visibles ou invisibles. Ceux que l’on ne voit pas – résidus de pneus, hydrocarbures, détergents, bactéries, virus…- sont directement à l’origine des interdictions de baignade qui frappent régulièrement les plages de la cité phocéenne. Ceux que l’on voit – plastiques de toutes sortes, emballages, canettes, mégots… – ont peu d’effets immédiats sur la qualité des eaux, mais leur action est plus insidieuse.
Charriés par le ruissellement des eaux de pluie, ils finissent immanquablement à la mer, via le réseau d’évacuation pluvial marseillais, dont les insuffisances sont devenues légendaires. Pour les retrouver, il suffit de mettre un masque de plongée et de regarder sous la surface. Dans le bassin du Vieux-Port, où de courageux bénévoles plongent de temps à autre pour une opération de nettoyage, on découvre ainsi une véritable décharge sous-marine, où reposent en silence les rebuts de la civilisation sur plusieurs mètres d’épaisseur. Une accumulation que 40 années de renforcement de la réglementation environnementale ont pour l’heure échoué à juguler.