On l’a vu avec le mérou et le thon rouge, les stocks de pêche ne sont pas infinis. La pratique industrielle n’est pas la seule responsable de l’appauvrissement de nos ressources marines. Les consommateurs aussi, peuvent participer à la préservation de la biodiversité et de la pêche durable. Il suffit de ne pas manger de poissons n’importe comment et n’importe quand.
Avant, beaucoup pensaient que toutes les espèces se mangeaient toute l’année. En fait, peu de gens se posaient la question. Or, à l’instar des produits de l’agriculture, les produits de la pêche suivent généralement une saisonnalité. Le loup, par exemple, est à éviter en février-mars. Non parce qu’il se raréfie à ce moment-là, mais parce qu’il est en pleine période de reproduction. Les femelles choisissent cette époque pour libérer en Méditerranée leurs milliers d’œufs. Une bonne époque aussi pour les pêcheurs qui les capturent. Difficile de connaître la saisonnalité des poissons. Il faudrait connaître, comme pour la courgette ou la tomate, le cycle favorable de chaque espèce. Ou identifier quel pêcheur n’a gardé que les mâles ,et pas les femelles. Il faudrait aussi, pour une majorité d’espèces,éviter de les choisir trop petits (première taille de reproduction) ou… trop gros.
Mais, à moins d’être passionné, cette culture d’une pêche durable peut sembler difficile à acquérir. Le principal est déjà de consommer localement une pêche artisanale qui garantit une méthode durable. En plus de la traditionnelle vente à quai, au moment du débarquement, d’autres circuits courts se développent tel que les AMAP ou les ruches. Mais on peut aussi consulter le site Mr. Goodfish qui recommande les espèces à consommer en dehors de leur période de reproduction et ‘’dont les stocks sont en bon état ou élevés de manière durable’’. Les dates sont ajustées d’une année sur l’autre ‘’lorsque les données scientifiques font état d’un glissement du pic de reproduction’’. Le meilleur moyen toutefois de ne pas affaiblir les réserves halieutiques est de diversifier sa consommation de poisson. « Si en Méditerranée, les stocks sont moins importants qu’en Atlantique, nous avons davantage d’espèces », souligne Patrick Bonhomme du Parc National des Calanques. 153 espèces comestibles exactement selon le CRPMEM PACA. L’intérêt de favoriser la consommation des poissons méconnus ? Ils sont présents en abondance et sous-exploités.
N’oublions pas que « c’est le consommateur qui dirige le pêcheur »…