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Le refit l’étude #2 : une flotte vétuste et polluante

Par Par Agathe Perrier et Olivier Martocq

Investir des millions pour avoir des « ports propres » et multiplier les zones protégées, nurseries et autres récifs artificiels ne règle pas la première cause de pression sur l’écosystème marin : la vétusté de cette flotte.

Pour les scientifiques, ONG et associations environnementales à échéance de 15 ans, sur l’ensemble du littoral méditerranéen français, la circulation des bateaux de plaisance dans les ports et la bande côtière doit se faire en mode énergie propre.C’est possible en mariant l’économie circulaire, l’écologie non punitive, les solutions globales adossées à des dispositifs techniques et juridiques innovants. Les plaisanciers auront alors intérêt à transformer leurs embarcations à voile comme à moteur en « bateaux propres ». Ce sera créateur de richesse et d’emplois non délocalisables.

La Méditerranée : 1/3 du littoral français, mais la moitié des immatriculations

Du golfe du Lion à la Côte d’Azur en passant par la Corse, les 1800 km du littoral méditerranéen français sont loin d’être homogènes. Les trois régions et neuf départements concernés ont en revanche en commun de s’appuyer sur la plaisance comme un outil économique à part entière de leur territoire. L’Occitanie, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse réunissent près de la moitié des ports de plaisance français (207 sur 429). Le rapport pour le nombre de places à quai disponibles est le même (108 612 sur 219 880). Des chiffres qui témoignent d’une forte activité malgré un littoral moins étendu que la façade atlantique.Sur un million de bateaux immatriculés en France métropolitaine, la moitié naviguent en Méditerranée. Les statistiques 2020 des nouvelles immatriculations confirment cette tendance (4628 sur un total de 10 913).

Le nombre de places dans les ports de Méditerranée (108 612) est loin d’être en adéquation avec le nombre total de bateaux immatriculés (421 374). Ces deux chiffres illustrent la problématique des acteurs du nautisme qui réclament régulièrement des anneaux supplémentaires. Un simple coup d’œil à ces recensements permet de constater que le nombre de navires est quatre fois supérieur à celui des anneaux. Les bateaux qui ne sont pas à l’eau se retrouvent dans des ports à sec (sortes de parkings à bateaux) à proximité d’accès à la mer ou chez des particuliers. Pourtant, le nombre de bateaux sur la façade méditerranéenne augmente chaque année de 1% (+0,7% entre 2019 et 2020).

Vers une transition énergétique dans la plaisance ? 1
Un âge moyen de 23 ans pour les bateaux à moteurs
La flotte ne se renouvelle pas

Seulement 4 628 bateaux sortis de chantiers vendus en 2020 : le marché du neuf est modeste. Celui de l’occasion en revanche reste très actif (+30% entre 2019 et 2020). Avec 30 961 ventes enregistrées entre particuliers, il représente aujourd’hui 6 fois celui du neuf. Une des explications tient à la réglementation. Changer de bateaux c’est perdre son anneau. Les propriétaires de bateaux vétustes qui ont une place au port n’en changent pas pour ne pas la perdre. Ceux qui veulent devenir propriétaires achètent les bateaux qui ont déjà une place.

Dans cette flotte, c’est le bateau à moteur qui est très largement plébiscité par les plaisanciers. Il représente en effet un peu plus de 80% des immatriculations (62 188 voiliers, 341 977 moteurs). 98,5% des bateaux à moteur qui naviguent en Méditerranée mesurent moins de 12 mètres. L’âge moyen des vedettes à moteur de 6 à 12 mètres (19 à 40 pieds), équipées de moteurs embarqués diesel considérés comme les plus polluants est de… 23 ans !

Dans cette flotte, c’est le bateau à moteur qui est très largement plébiscité par les plaisanciers. Il représente en effet un peu plus de 80% des immatriculations (62 188 voiliers, 341 977 moteurs). 98,5% des bateaux à moteur qui naviguent en Méditerranée mesurent moins de 12 mètres. L’âge moyen des vedettes à moteur de 6 à 12 mètres (19 à 40 pieds), équipées de moteurs embarqués diesel considérés comme les plus polluants est de… 23 ans !