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Le refit l’étude # 6 : une gestion raisonnée des zones

Les ports de plaisance sont généralement implantés dans des sites à potentiel touristique et écologique important. La qualité des eaux de la masse d’eau portuaire est un indicateur de la bonne gestion environnementale du port qui permet de pérenniser et de développer les activités économiques annexes et/ou associées. Mais la gestion des zones de mouillages « sauvages » non organisés, en dehors du périmètre du port, engendrent aussi des dégradations sur la qualité du milieu et ne participent pas au modèle économique de gestion du port.

Tous les ports sont concernés par la problématique de l’envasement qui réduit petit à petit la hauteur d’eau nécessaire à la navigation. Suivant la configuration des ports, les travaux de dragage sont plus ou moins récurrents et provoquent des gênes et des contraintes pour les plaisanciers. Une gestion durable du dragage permettant de réduire, voire d’éviter les techniques intrusives, présente donc un intérêt économique et environnemental.

En partenariat avec les régions Occitanie et Sud, l’Ademe et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, l’État a ouvert un appel à projet en 2019 « Dragage et gestion terrestre des sédiments de dragages : mutualisation et valorisation ». Parmi les projets déposés, sept ont été retenus, dont, dans la région Sud. Toulon Provence Métropole porte un projet innovant de dragage mutualisé, de traitement des sédiments et de réutilisation des sédiments dans la réfection et l’agrandissement d’un quai croisière. Les ports s’envasent naturellement, et il est nécessaire de les draguer pour maintenir une certaine profondeur. Longtemps rejetés en mer, les sédiments issus des dragages représentent un impact sur l’environnement marin. Ils sont en effet pollués, car ils piègent les polluants issus de l’activité des ports et de l’ensemble du bassin versant. Il est donc aujourd’hui nécessaire de mettre en place des solutions pour dépolluer et valoriser ces matériaux, afin de maintenir et développer l’économie maritime et portuaire de la rade.

le projet Cap Sédiments, lancé en 2015 réunit plusieurs partenaires privés et publics, qui contribuent à collecter et trouver des solutions, notamment économiques, au problème des sédiments contaminés. Il s’agit d’un centre de traitement et de valorisation de sédiments et terres pollués, implanté sur 3,5 hectares de la zone industrialo-portuaire de Brégaillon à La Seyne-sur-Mer, en plein cœur de la rade.

Une fois déshydratés, « les matériaux sont ensuite acheminés sur la zone de prétraitement et de stockage temporaire, comme les terres, indique Toulon Métropole. Différentes techniques de traitement sont utilisées sur le site, calibré pour accueillir jusqu’à 240 000 tonnes de matériaux par an : traitement biologique, séparation granulométrique, lagunage ou encore filtre-presse. Un système de traçabilité est appliqué sur tous les matériaux dès leur arrivée au centre. La durée totale du traitement est de 4 à 6 mois. Les matériaux dépollués connaissent trois voies de sortie possibles : écomatériaux, résidus valorisables dans d’autres centres, ou déchets non valorisables vers les centres de stockage. »

Gestion intégrée des zones de mouillages

L’essor de l’activité nautique engendre une demande croissante de places qui ne peut être satisfaite, et qui provoque un développement important de mouillages non contrôlés par la collectivité.

Pour mettre en place et gérer une zone de mouillage organisée, il faut procéder à des études :

• Connaître les courants et l’agitation du plan d’eau dans la zone concernée pour cibler la zone à aménager ainsi que le type de matériels à implanter.

• Évaluer le nombre et le type de bateaux, la fréquentation potentielle de la zone afin d’estimer l’impact sur l’environnement, quantifier les volumes des rejets de déchets solides et liquides attendus et bien gérer les risques de conflits d’usages (plaisance, pêche, activités nautiques…).

• Faire un état des lieux écologique et géotechnique de la zone aménagée et le suivi de la qualité environnementale (monitoring).

• Définir des modes de gestion et de tarification les plus appropriés.

Les solutions et les réalisations :

• Mise en place de technique de conception du mouillage à biodiversité positive (écoconception) et cartographie des zones à aménager (plan de mouillage)

• Définition des équipements pour la collecte des déchets et le nettoyage du plan d’eau

• Mise en place d’un règlement particulier au plan d’eau pour en interdire les usages qui ont des impacts négatifs pour l’environnement : c’est un règlement qui doit être communiqué aux plaisanciers avec une police pour le faire respecter.

• Aménagements de bouées d’amarrage : Le dispositif d’un coffre d’amarrage écologique adapté aux contraintes de la grande plaisance est plus complexe en termes de coût et de dimensionnement que les dispositifs de petite plaisance. Quelques coffres sont aujourd’hui en cours d’expérimentation, en particulier à Cassis et à Port-Cros.

• Gestion de la zone : accueil et placement, encaissement des droits d’amarrage, assistance à l’amarrage sur les bouées, ramassage des ordures ménagères à bord des bateaux, diffusion des informations relatives à la météo, à la navigation, informations touristiques, techniques ou pratiques, mise à disposition de sanitaires, borne de récupération des eaux usées, mise en place de la police et définition de moyens coercitifs en cas de non-respect du règlement.

• Accompagnement, information, actions pédagogiques pour que les plaisanciers comprennent et acceptent le règlement de la zone de mouillage. Au-delà des aménagements et de la réglementation, il est important de sensibiliser ces usagers généralement peu au fait des impacts générés par le mouillage à travers diverses campagnes existantes (Écogestes) ou à créer (par exemple une campagne de sécurité des loisirs nautiques).