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Le refit l’étude # 8 : des idées à développer où creuser

Par la rédaction

Il existe déjà des solutions mises en pratique dans certains ports afin de diminuer l’impact de l’activité humaine sur l’environnement marin. De la plus technique à la plus étonnante, l’inventivité n’a pas de limite! inventaire à la Prévert de ce qui se fait.

Les ancres c’est fini ! Un GPS qui peut être le téléphone portable. Un moteur électrique et des batteries pour maintenir le bateau sur un point déterminé et le tour est joué. Plus besoin de lancer une ancre au fond de l’eau synonyme de dégâts pour les fonds marins. Les premiers modèles sont déjà commercialisés. Des capteurs solaires peuvent même recharger les batteries qui fournissent l’énergie ce qui donne une autonomie quasi permanente. Ce qui pêche, c’est la confiance du marin. Notamment la nuit quand il dort. Des alarmes existent également si le bateau dévie de quelques mètres par rapport à la position initiale.

Les peintures antifouling aussi ! Les ultrasons devraient permettre de remplacer à terme, ces peintures perturbatrices pour les écosystèmes marins. Une sonde longe la coque à l’intérieur du bateau. Alimentée par un courant électrique de basse intensité, elle diffuse des ondes qui se déploient le long de la carène immergée empêchant coques et algues de s’y installer.  

Le balisage nocturne alimenté par des éoliennes et des panneaux solaires. Depuis 2019, le port de plaisance de Binic, en Bretagne, s’est doté d’un nouveau ponton « High Tech » avec un caillebotis en plastique recyclé. Ce ponton ne nécessite plus de boitier de contrôle, c’est une interface Web qui permet de contrôler les consommations des plaisanciers durant la période hivernale. En cas de surconsommation détectée sur une prise paramétrée, la prise se coupe et se remet en service au bout d’un laps de temps choisi. Si la surconsommation persiste, elle se coupe définitivement. Une autre partie innovante est le balisage nocturne alimenté grâce à une éolienne et deux panneaux solaires. La recharge des batteries s’effectue tout au long de la journée. Ce ponton est également doté d’un compteur d’eau qui permet d’évaluer la consommation globale du ponton. Bien qu’il ne représente qu’un dixième des consommations totales de la zone portuaire, ce type d’installation permet au port de réduire durablement ses consommations d’énergie.

Jellyfishbot, le robot-aspirateur pour les ports. En forme de catamaran, ce minirobot fonctionne grâce à deux batteries électriques qui alimentent trois propulseurs. De quoi tracter un filet et, ainsi, récolter trente à quarante litres de déchets, aussi bien des bouteilles en plastique que des hydrocarbures et des mégots. L’idée ? Il fallait trouver le système le plus compact possible pour aller chercher les déchets là où ils sont difficilement atteignables. Fabriqué dans les ateliers de la société basée à Roquefort-la-Bédoule (Bouches-du-Rhône), le Jellyfishbot peut être équipé avec des filets de différentes tailles. Jusqu’à 180 microns pour une utilisation scientifique, précise Nicolas Carlési, qui conçoit ces équipements à partir de filets de pêche usagés et d’ailes de voiliers et de kitesurf. En 2019, l’entreprise convainc une quinzaine de ports français et étrangers, en Asie notamment. La PME souhaite poursuivre son développement à l’international, notamment aux États-Unis où l’on compte 12 000 marinas. L’entreprise teste également une version capable de détecter tous types d’obstacles de manière autonome afin de faire du Jellyfishbot un outil polyvalent en capacité d’assister le personnel portuaire aussi bien pour le nettoyage que l’inspection des pontons et le placement des plaisanciers.

Un partenariat original et unique pour dire ‘Stop’ aux plastiques jetables. La fondation Tara Océan, en partenariat avec l’Observatoire Océanographique de Banyuls-sur-Mer et une entreprise locale, a mené une expédition de 6 mois dans le but d’identifier la pollution plastique à la source pour en prédire le devenir en mer. Dans le cadre de ce partenariat, la commune de Banyuls a aussi lancé sa campagne « Stop aux plastiques jetables, notre Méditerranée sans plastique » avec :

• La mise en place de panneaux de sensibilisation aux 4 entrées de la ville ;

• L’édition d’un autocollant pour les commerces qui s’engagent à réduire l’utilisation du plastique à usage unique ;

• La tenue d’une conférence sur l’impact du plastique sur les océans ;

• La création d’un groupe d’ambassadeurs composé de volontaires de tout âge qui s’engagent pour promouvoir la campagne.

ECODDS (bornes de collecte de déchets diffus spécifiques). Port de Plaisance de Douarnenez (29) EcoDDS est une société à but non lucratif dont la mission est d’encourager au tri, de collecter et de traiter certains déchets chimiques. La société traite uniquement des déchets provenant de la consommation des particuliers et non de l’industrie ou de toute autre activité professionnelle. De ce fait, le port n’est pas sous contrat avec EcoDDS, mais plus un référent entre la zone de récupération dédiée aux plaisanciers qui se situe sur l’aire de carénage et EcoDDS. Les déchets traités sont les « déchets diffus spécifiques (DDS) ménagers », ces déchets contiennent une ou plusieurs molécules chimiques, qui peuvent constituer un risque pour la santé et/ou l’environnement. Les bornes sont accessibles en permanence par les usagers du port, lorsque le niveau de remplissage d’une ou plusieurs bornes atteint un seuil critique, le port de plaisance demande un enlèvement de la borne concernée. La mission du référent est de procéder à la sensibilisation des usagers sur la nocivité et l’utilité du recyclage des produits concernés. De la même manière, le référent s’engage à garder la borne accessible et propre pour les opérations de manutention et éviter les dépôts en débordement.

Des toilettes écolos : aller au-delà du tabou. C’est un sujet tabou et pourtant essentiel : les toilettes. Pourquoi ne pas installer des toilettes publiques écolos et vertes qui recyclent les déchets humains sur les ports de plaisance, lieu de passage ? Quelques ports en ont installé, mais ça demeure anecdotique. Plusieurs solutions existent pourtant. Par exemple : les toilettes publiques à chasse d’eau Weco : « Les toilettes à chasse d’eau WeCo opèrent une séparation des déchets, qui sont ensuite revalorisés en eau, et en engrais naturel ou combustible, le tout grâce à une technologie économe en énergie. Afin de limiter les matériaux utilisés, les toilettes, ainsi que le local technique sont intégrés dans des containers recyclés. »

Les douches écolos : faire des économies d’énergie. Sur les ports de plaisance méditerranéens, les douches sont surtout utilisées l’été. Mais avec la sur fréquentation des stations balnéaires, cela reste un gros poste de dépense. Il existe déjà dans le commerce des systèmes qui limitent la consommation d’eau et qui pourraient être installés dans les installations sanitaires des ports de plaisance, générant de substantielles économies d’eau. En récupérant les eaux usées des douches, on peut aussi alimenter les wc du port, créant ainsi un cercle vertueux. Des solutions, comme les pommeaux de douche connectés qui virent au rouge quand vous consommez trop d’eau et vous informent de vos consommations sur une appli, sont d’ores et déjà disponibles, un camping corrézien en a d’ailleurs équipé ses sanitaires. Les Géotrouvetout se penchent aussi sur le sujet, comme ces deux ingénieurs toulousains qui ont mis au point un système basé sur le recyclage de l’eau utilisée durant une douche avec la douche cyclique. “L’eau de la douche est récupérée dans le bac par une pompe, elle est ensuite filtrée avant d’être réutilisée au cours de la douche“, explique Simon Buoro l’un de fondateurs d‘Ilya. Différents filtres sont actuellement testés en laboratoire, les deux compères pensent réduire la consommation de la douche de 90%.

Des composteurs dans les ports ? Au Port Saint-Georges de Nancy (54), ils sont plaisanciers, habitants du quartier, résidents du port. Leur point commun ? Ils partagent tous une passion immodérée pour le jardinage et ils participent tous ensemble au cycle naturel du compostage : Plaisanciers et habitants du quartier volontaires sont formés par le Maître composteur comme « référent du site de compostage » afin de sensibiliser et d’expliquer aux usagers l’importance d’une bonne gestion des biodéchets et à l’équipe du port de distribuer les bio-seaux. « Les biodéchets doivent être considérés comme une ressource qui a une valeur ». Quoi de plus formidable pour les jardiniers cette définition qui illustre parfaitement cette bonne pratique, où le compost se transforme naturellement et devient une ressource, et où le tri des biodéchets apporte une valeur ajoutée aux bons gestes de l’écocitoyen… ! »

Des poules dans un port ? Depuis 2 ans, le port de plaisance de Colmar accueille 4 poules pondeuses. Ces « composteuses sur pattes » sont des races locales rousses. Le but de cette démarche est de traiter une partie des déchets organiques générés par les clients du port autrement qu’au travers d’un compost « classique ». En effet, certains déchets comme les restes de repas ou de produits carnés ne peuvent pas être mélangés au compost ; d’où cette idée de nourrir des poules avec. Elles consomment environ 150 kg de déchets organiques par an, soit 600 kg par an de moins dans nos poubelles, pour au moins 1 000 œufs. Ces œufs sont donnés aux administrés qui rapportent leurs déchets.